Début de déplacement au Rwanda le 1er novembre 2020.
L’objectif est d’aller à la rencontre des porteurs de projets et de l’ensemble des acteurs qui participent : partenaires locaux, associations, coopératives, entreprises, ONG et bien-sûr les bénéficiaires. Ces nombreuses rencontres vont aussi permettre de tisser des liens privilégiés avec nos partenaires et également d’en rencontrer de nouveaux, une opportunité pour présenter nos actions et nos programmes et ainsi de sourcer des nouveaux projets.
La Guilde souhaite garder un lien privilégié avec l’international et souhaite continuer à se rendre sur le terrain pour rencontrer les différents partenaires tout en respectant bien-sûr les règles sécuritaires et sanitaires.
Arrivée de nuit à Kigali, l’État impose des hôtels qui vous accueillent à l’aéroport et avec des tarifs remisés. Il faut sélectionner avant son départ sur une liste en ligne. Une fois Kigali traversé (désert car couvre feu de 22h à 5h du matin) vous êtes reçu par un médecin agréé présent 24h sur 24, celui ci vous dépiste du Covid-19 et vous fait un reçu. Vous êtes ensuite mis en quarantaine jusqu’au résultat. Test fait à 4h du matin, résultat sur mon email à 16h. Efficace.
Donc de 4h à 16h c’est préparation de la mission avec appels des porteurs de projets pour confirmer l’arrivée et dates des rencontres. Relecture des premiers projets à visiter.
Avant de prendre la longue route vers le Sud Ouest pour rejoindre Rusizi prévue le 3 novembre il faut préparer le voyage. Logistique et véhicule mais aussi premières rencontres à Kigali :
Rendez-vous avec les équipes AFD et BearingPoint : à partir de la droite, Eléa Merle chargée de mission chez Bearing point, Christophe Dias Chef de projet du programme Sport et Développement de l’Agence française de Développement, Charlotte de Saint Albin, Chef de projet à l’Agence française de Développement de Kigali et Olivier Lenne Directeur associé chez Bearing Point, Thierry Barbaut Directeur de la transformation numérique de La Guilde Européenne du Raid.
Des échanges passionnants sur nos programmes et actions avec bien-sûr un focus important sur le Rwanda et le programme Sport & Développement. Mais aussi sur l’appel à projet Sport & Santé sur des thématiques plus larges les microprojets soutenus par l’Agence des Micro Projets. Beaucoup de perspectives de développement sont évoquées au Rwanda.
Il faut plus de 6 heures de route pour atteindre Kirambo au Sud-Ouest du Rwanda. C’est le lieu de rencontre avec notre consultant local sur l’appel à projets « Rwanda 2020 » initié avec l’entreprise Hydronéo spécialisée dans les barrages hydroélectriques.
Il faut quitter le goudron et faire une heure de piste très difficile à flanc de montagne pour atteindre le district Nyamasheke. Les populations sont de facto très isolées.
C’est le consultant de Caritas Bernardin Rutwanza qui avait en amont référencé plus de 28 structures dans une étude exploratoire faite en juillet 2020. Cette sélection a été faite dans deux villages Rwaramba et Rugarama proches de la centrale hydronéo qui est en cours de construction. 12 projets ont été proposés par Caritas à La Guilde.
4 microprojets ont été retenus et les rendez-vous sont pris pour le lendemain avec l’ensemble des acteurs.
Avec Théogène nous démarrons par une rencontre avec le responsable du district pour informer sur notre arrivée et là où nous nous rendons : le village de Rugambara et une visite de la centrale Hydronéo.
Nous visitons les bénéficiaires de 2 projets à Rugaramba :
Le premier est un programme d’élevage de porc déjà en place mais qui offre une perspective de changement d’échelle. En effet nous sommes ici sur un « nano » projet avec seulement trois porcs dans une étable. L’objectif est de passer à une vingtaine d’animaux avec des truies et un verrat afin de développer une véritable activité économique.
Le fumier sera récupéré pour faire de l’engrais sur une parcelle de terre voisine qui servira à cultiver pour vendre les produits sur le marché local, aubergines, pommes de terre et bananes. Une majorité de jeunes pilotent ce projet dont 70 sont des femmes. Il est évoqué de développer l’entretien, les soins, l’alimentation des animaux avec plus de variétés et le stockage en eau avec une citerne de 2 000 litres couplée à une récupération d’eau de pluie. Enfin il est proposé d’avoir un gardien afin de vérifier que les premiers mois de développement des animaux se passent bien et ce 24h sur 24.
Le deuxième micoprojet est un programme de tontine avec formations et activités génératrices de revenus.
Sur cet ambitieux projet 4 animateurs gèrent 12 tontines composées de 362 membres. 80% sont des femmes.
Deux objectifs prioritaires ici : former les femmes à une meilleure gestion comptable et à de nouvelles pratiques commerciales adaptées au milieu rural et augmenter les revenus des familles avec des investissements ciblés.
Il est proposé par exemple que 15 taureaux soient achetés pour 60% du financement et que les 40% restants soient placés sur les formations et des équipements de gestion des espaces de vie des animaux. Chaque animal permet dans une période comprise entre 3 à 6 mois de doubler les revenus à la revente. Avec ces revenus il est proposé de créer un commerce collaboratif dont les bénéfices seront reversés à la structure de gestion des tontines.
Les marges du projet et donc des tontines sont réparties équitablement entre les bénéficiaires et servent essentiellement aux soins, aux besoins de première nécessité et à la scolarisation des enfants des familles bénéficiaires.
Nous terminons la visite avec une rencontre de l’adjoint au maire afin de présenter nos actions et nous partons sur la centrale Hydronéo pour rencontrer les responsables des travaux.
Le village de Rwaramba est très isolé dans la région, il faut au moins deux heures de piste difficile depuis la route qui va de Rusizi à Kibuye. Il est aussi proche de la barrière montagneuse du parc du Nyungwe qui est une zone protégée et très contrôlée par les autorités Rwandaises. C’est dans ce contexte local que nous rencontrons les communautés de deux projets. Un programme d’agriculture en commun et un groupement de femmes qui souhaitent mettre en place un programme d’élevage.
Le projet d’intensification de cultures en terrasse radicales
Deux groupements agricoles composé de 70 agriculteurs sont en déploiement sur trois sites afin d’optimiser l’optimisation de l’agriculture sur des terrasses radicales. Radicales car très pentues, il est difficile de s’y déplacer. Le fait de cultiver ici permet aussi de fixer les sols et ainsi de ralentir les effondrements ou les glissements de terrain dans une zone donc sensible.
Le projet vise essentiellement des cultures de haricots et de maïs, 70% est destiné à être consommé localement, les 30% restants seront vendu sur le marché voisin afin de financer les groupements et d’épargner.
Ce projet est intéressant aussi dans la mesure où c’est un véritable écosystème vertueux. En effet les groupements nous sollicitent pour pouvoir changer d’échelle en achetant 12 vaches réparties équitablement par famille dans les groupements. Le fumier des vaches produira l’engrais indispensable à ces cultures car les sols sont ici très acides. L’économie est immédiate car les agriculteurs étaient dépendants d’engrais posant deux problèmes : un prix prohibitif et une composition chimique.
Les vaches ne sont pas seulement productrices d’engrais, elles sont un indispensable investissement car elles représentent un capital important pour les groupements et peuvent être vendues en cas de forte difficulté. C’est donc une assurance financière ! Chaque vache peut produire un veau tous les 9 mois, le veau sera ensuite placé dans une autre famille du groupement. Il faut payer 10 000 francs rwandais soit 10 euros pour un accouplement.
Enfin elles vont produire du lait qui sera consommé par les familles qui voient cela comme un très grand luxe et synonyme de meilleure santé. Le surplus de lait sera revendu sur le marché hebdomadaire de Rugaramba.
Les témoignages recueillis montrent une très forte motivation dûe au fait qu’il était impossible d’avoir l’effet levier de ce financement pour acheter les vaches.
Projet d’élevage pour un réseau de femmes
C’est une quinzaine de femmes qui nous présentent le projet. Elles évoquent les difficiles conditions de vie de la région, le fait qu’elles sont âgées et très pauvres, elles n’ont pas eu accès à une éducation, certaines sont veuves suite au génocide.
Pour pouvoir sortir des difficultés et ne plus être en mare du village, elles se sont regroupées en un réseau de 60 femmes réparties entre le village de Rwaramba et Rugarama. Elles souhaitent acheter 12 taurillons et les élever pour les vendre chaque année en réalisant un important profit. Dans ce cadre elles vont aussi acquérir une parcelle pour les élever et les entretenir. Elles vont faire appel à un vétérinaire une fois par semaine au début du programme et ensuite une fois par mois.
Avec les profits, elles mettent en place une tontine pour collecter les bénéfices et multiplier le cheptel. Ce système va leur permettre de ne plus être dépendantes de micro crédits dont les taux sont élevés mais de piloter leur propre programme d’investissement et d’épargne.
Enfin, elles sont transparentes sur leur manque d’expertise en gestion financière et souhaitent être accompagnées par un consultant sur les deux premières années afin de monter en compétence. Elles espèrent ensuite dupliquer le projet aux villages voisins.
Le fait de bénéficier enfin d’activités commerciales ou d’AGR (activités génératrices de revenus) va permettre bien-sûr d’améliorer les conditions de vies mais aussi et surtout de sortir des enfants des champs (photo). En effet, n’ayant pas de moyens, ces familles ne peuvent solariser les enfants et elles ne souhaitent en aucun cas faire vivre aux enfants ce qu’elles ont déjà dû subir.
Il faut 6 heures dont deux de pistes pour quitter le district de Nyamasheke pour se rendre à Butare dans le district de Huye.
Projet de sport pour les personnes à mobilité réduite
Je rencontre Valens Ntamushobora qui dirige LUSA (Lets Us Stay Alive). Lusa est une association rwandaise qui œuvre dans l’appui à l’amélioration de la qualité de vie des personnes souffrant de handicap ou d’exclusion sociale dans trois régions du district de Huye, c’est donc une des spécificités de cette organisation que d’œuvrer en milieu rural.
Ce projet est proposé à La Guilde sur l’appel Sport et Santé 2020 en partenariat avec la plateforme Sport en Commun et l’Agence française de développement.
Ce projet est donc en cours d’étude et c’est une rencontre de présentation et d’échange afin d’en savoir plus sur le projet, les partenaires, les activités et bien-sûr les bénéficiaires.
Il est ici proposé de développer des activités sportives pour les personnes handicapées. Les activités sont le billard, la musculation et le basketball.
Trois personnes souffrant de handicap sont présentes : Claude, Jean-Pierre et Aloise, ils me confirment leur motivation à pratiquer du sport et insistent sur le besoin d’être en bonne condition physique pour pouvoir accroitre leur mobilité en fauteuil roulant. Ils sont aussi unanimes sur l’espoir de développer des activités génératrices de revenus pour développer leurs commerces plus tard et ainsi se réinsérer dans la société.
En plus des activités sportives, il est prévu de participer à des compétitions, de fédérer d’autres partenaires à les rejoindre dont des centres de réhabilitation, de former des formateurs afin de démultiplier les actions et ainsi répondre de manière plus adéquate à la demande.
Enfin lors des évènements il sera proposé des dépistages de diabète ou d’hypertension aux partenaires afin de sensibiliser sur ces maladies. Des appareils de diagnostiques sont proposés par un autre partenaire de Lusa.
Projet de coopérative agricole pour une communauté de femmes
Rwamagana se trouve à 50 kilomètres à l’Est de Kigali. C’est une région plus sèche et la terre est plus fertile qu’au Sud-Ouest. C’est au Sud de la ville que le pôle microprojet a soutenu en début 2017 une coopérative agricole composée de 40 femmes. L’objectif était de pouvoir développer la culture du maïs tout en ajoutant un petit programme d’élevage de petit bétail (chèvres) et donc de produire de l’engrais naturel pour l’agriculture. Un quart du projet permettait de mieux les équiper en matériel de travail et une adduction d’eau avec canalisation a été créée afin de mieux irriguer les 4 hectares de production.
Dans un dernier temps, il était prévu de monter un hangar sur le site afin de gérer le stock et de pouvoir ensuite le répartir sur les 110 bénéficiaires de la coopérative et sur le marché de Rwamagana.
J’étais venu en 2017 rencontrer les partenaires et les bénéficiaires de ce projet. Les activités agricoles étaient déjà en place, la production étant déjà bonne l’attente de la construction du hangar était pressante. Hélas une partie des fonds semble ne pas avoir été récolté et celui-ci n’a pas été mis en place. Un sujet à traiter dans les prochaines semaines pour trouver une solution.
Quelques photos du 7 novembre 2020 :
Ce programme fonctionne déjà bien et que l’objectif initial de former les femmes à de nouvelles techniques et de générer de meilleurs revenus est atteint. La mobilisation des acteurs est très forte et ils espèrent pouvoir emprunter pour acheter un tracteur fin 2021, une preuve de forte ambition et d’amplification de la coopérative.
J’ai la chance de sourcer deux projets passionnants qui pourraient nous solliciter sur le programme Sport & Développement que nous avons initié en 2019 avec l’Agence française de développement. Un de karaté et l’autre de danse culturelle rwandaise :
Et le programme de… Karaté !
Projet de développement d’une école et de ses activités en milieu rural
Rukomo est une petite ville accessible par la piste en partant de la ville de Nyagatare près de la frontière de l’Ouganda. Une école existe déjà et fonctionne parfaitement. Le projet consiste à permettre à 200 enfants supplémentaires dont 60% de filles d’accéder à un enseignement de qualité.
6 classes de salles sont en construction. Cette visite est donc l’occasion de rencontrer le partenaire local et d’échanger avec les élèves.
Une partie de l’après-midi est aussi consacrée à échanger avec les familles. Les parents sont unanimes sur la qualité de l’enseignement proposé dans cette école. Un autre point fort est la mise à disposition de repas de qualité avec la cantine aménagée dans un des bâtiments.
Enfin les règles sanitaires sont respectées avec un élève par table, des laves mains et le port du masque comme les distances de sécurité sont obligatoires.
Afin de générer des revenus complémentaires de nombreuses actions sont menées : agriculture, pisciculture, élevage de chèvres, et bientôt l’augmentation de la plantation de moringa.
Projet d’appui au Comité National Paralympique Rwandais dans l’accès au Volley Ball en fauteuil
Il faut plus de 7 heures pour rallier Musanze au Nord en venant de Nyagatare, il est obligatoire de passer par la capitale. La journée du 10 est donc consacrée à ce long trajet mais dont les paysages sont superbes.
Le 11 c’est la rencontre avec Le Comité National Paralympique Rwandais. au stade de la ville de Musanze.
C’est Jean Bosco Ruzigamanzi, le directeur exécutif et Jean Marie Vianney, directeur technique qui me présentent le projet. Ils sont accompagnés d’une dizaine de bénéficiaires qui souffrent de différents handicaps.
Le Comité National Paralympique Rwandais est présent dans les 30 districts et les locaux sont situés à Kigali dans le stade Amahoro.
Le sport principal du projet est le Volley Ball assis. Une des bénéficiaires présente à réussi à avoir les minimas pour participer aux jeux paralympiques de Tokyo en 2021.
L’équipe présente à Musanze est active depuis 2014, les filles participent depuis 2015 avec succès en tenant la 4ème place dans les compétitions du pays. L’équipe est actuellement composée de 15 femmes et 18 hommes. En 2018 ils passent second du championnat puis 5ème en 2019. Les compétitions sont stoppées depuis à cause de la pandémie du Coronavirus.
Actuellement les équipes s’entraînent 5 jours par semaine à hauteur de 2 heures par jour. Il faut faire systématiquement un test COVID qui coûte 50 euros avant et après les rares compétitions qui fonctionnent encore. Le district, comme tous les autres du pays, paye une prime de 50 euros par joueur par compétition. Cette prime est mise dans un système de tontine qui permet d’aider quand un des membres de la communauté à un besoin particulier.
Au sein du projet les besoins sont multiples : organisation, formations, équipements et bien-sûr les frais divers de fonctionnement et d’organisation des évènements.
Une partie tient particulièrement à cœur les bénéficiaires, c’est le développement de deux activités qui fonctionnent en synergie : un atelier de couture avec une activité de tailleur. Ces activités permettent d’entretenir les équipements et de générer des revenus complémentaires. Il est envisagé d’ouvrir une boutique dans le centre de Musanze pour développer cette activité. Elle pourrait être juxtaposée avec un magasin tenu par l’équipe qui proposerait la vente d’équipements et de matériels de sport.
Projet de développement d’activités sportives pour les femmes victimes de surpoids et de discriminations
L’ONG Burera Volunteers for Development propose plusieurs actions et programmes en synergie avec le sport et dont les femmes sont essentiellement les bénéficiaires.
Sur le projet proposé, l’organisation propose dans des salles de fitness de permettre à des femmes victimes de surpoids et de discriminations de bénéficier de coaching et de programmes de sports en salle ou à domicile avec Zoom, Skype et l’ensemble des systèmes de visioconférence. Un partenariat est établi avec deux complexes de fitness dans Kigali.
La problématique du surpoids au Rwanda est importante. Elle est due au manque d’activité, à la surconsommation de sucre, à une alimentation grasse et à la difficulté à accéder à des activités sportives.
Les différentes bénéficiaires du programme expliquent qu’elles sont prises au piège de ce surpoids et que cela pose de nombreux problèmes en société. Dans la culture rwandaise, que ce soit dans les couples comme dans le monde de l’entreprise, les femmes en surpoids sont victimes de harcèlements physiques et phycologiques intenses.
Elles souhaitent profiter de ce programme pour avoir des activités sportives plus régulières et avec un équipement adéquat. Enfin elles indiquent que la pandémie, le confinement puis le couvre feu sont des accélérateurs de leurs handicaps.
Projet de soutien à la population en contexte de pandémie COVID-19
Ce projet vise à soutenir des communautés précaires durement impactées en avril 2020 lors de la vague de COVID-19.
La Guilde a souhaité initier dès le début de la pandémie, soit en mars 2020, un appel à microprojets simplifié afin de soutenir de petites actions locales en rapport avec la fourniture de masques et de gels hydroalcooliques ou en soutien financier sur des actions simples, rapides et concrètes pour les populations en grande précarité.
C’est exactement le cas avec le contexte local rwandais. En effet, dès le confinement qui a été strict et parfaitement respecté, de nombreuses personnes se sont retrouvées en grande difficultés. Le cas présenté ici est celui de Marie, qui tient un petit commerce dans le quartier de Javana. Son activité a été stoppée nette pendant un mois et demi.
Le projet a visé à lui apporter une somme minime de 150 euros en denrées lui permettant de subvenir rapidement aux besoins élémentaires. Ce sont plus de 535 personnes au sein de différentes familles qui ont ainsi pu être accompagnées.
Le commerce de Marie est sur un axe stratégique, c’est une petite boutique de 20 mètres carrés avec une terrasse. Elle a pu redémarrer ses activités. Elle dispose d’une expertise sur les feuilles de manioc. Elle a réussi à construire avec un bidon en plastique et un moteur électrique un « broyeur à feuille de manioc ». Les familles viennent avec le manioc en feuille et elle facture le lavage et broyage pour 120 francs rwandais le kilos soit 12 centimes d’euros.
Marie achète aussi un stock de feuilles qu’elle va broyer et proposer à 700 francs le kilos (70 centimes d’euros). Elle arrive à en vendre 4 à 6 kilos par jour mais cela double le week-end.
Enfin elle est associée avec trois femmes qui tiennent un petit étal à proximité et mettent ainsi des produits en commun à vendre, c’est ainsi une source de revenus supplémentaire.
Projet du toit au jardin potager
Le projet se trouve à 5 kilomètres de Musasa et à 2 000 mètres d’altitude. Ce microprojet consiste à récolter les eaux de pluie pour différents usages au sein de l’école primaire. Une école qui compte 520 enfants, 31 dans l’école maternelle et 12 enseignants.
Dans un premier temps deux citernes de 10 000 litres sont mises en place. Un système de canalisation en PVC permet de récolter l’eau de pluie et de la conserver pour différents usages : l’entretien des bâtiments, l’installation de potager et l’arrosage, enfin un raccordement est mis en place avec des canalisations et robinets pour alimenter des lavabos collectifs permettant le lavage des mains des enfants ainsi que pour alimenter les deux blocs de latrines.
En plus du stockage de l’eau, un système de filtration est mis en place. Grâce à des filtres composés de panier filtrants en amont et de filtres céramiques en sortie, il permet de potabiliser l’eau. Ce point est une composante essentielle du projet car l’eau va être vendue à la population du village mitoyen de l’école. Les familles disposent ainsi d’une eau plus saine.
Les revenus permettent d’entretenir l’école qui par sa vocation aide la population du village.
Une grande partie de l’action consiste à la sensibilisation sur le stockage de l’eau, sur la potabilisation, l’hygiène et les conditions sanitaires, particulièrement importantes en période de pandémie COVID-19. Une partie de l’eau sera aussi vendue aux entrepreneurs locaux qui travaillent dans les mines ou dans la confection de briques. Le tarif est de 20 centimes les 20 litres.
Le projet se trouve au sommet d’une colline et l’eau est donc très difficile à capter pour les populations, la vue est superbe, mais l’eau rare malgré les fortes pluies.
Dans la dernière partie du projet qui doit se mettre en place en fin 2020 ou début 2021 une bâche sera posée sur un des versants de la pente et un puits sera construit afin de récupérer plus d’eau et également de lutter contre l’érosion.
Pour terminer les enfants sont fiers de m’inviter à un match de football ! Un prochain microprojets pour notre programme Sport & Développement ??? A suivre !