Thierry Barbaut, responsable numérique et communication de l’Agence des Micro Projet était en mission au Rwanda et Burundi.
C’est la première fois que l’AMP se rendait dans ces deux pays où hélas il y a peu de projets soutenus. Un objectif d’évaluation, de rencontres mais aussi de communication sur le rôle de l’AMP.
Arrivé à Kigali, l’ensemble des partenaires locaux du Rwanda et du Burundi ont été informés par téléphone des différentes rencontres aux dates possibles. Les associations françaises avaient déjà prévenu les porteurs de projets des visites.
Au vu des difficultés pour passer du Rwanda au Burundi par la route, il a été décidé de commencer par le Burundi. Une fois à Bujumbura c’est le début des évaluations, avec des projets plus ou moins en difficulté.
C’est le projet le plus ancien de cette mission puisqu’il a été soutenu initialement en 2009. Le projet s’est transformé au fil des années et a été repris par Françoise Najean qui me fait visiter le site à 5 kilomètres de Bujumbura.
Le site s’est transformé en « centre de protection de l’enfance » avec 120 enfants en primaire et 86 en maternelle.
Les classes sont en cours de réfection avec des bâtiments en dur et le projet évolue. Des activités d’élevage ainsi que des ateliers de couture sont en place. Une nouvelle cantine est en construction et devrait ouvrir en décembre 2017.
Le projet s’agrandit au niveau du terrain, plusieurs évolutions sont prévues d’ici 2018. Une activité de pépinière, là aussi pour générer des revenus et développer le site, ainsi qu’un petit dortoir construit avec des matériaux locaux afin d’accueillir les enfants en situation difficile, ceux qui n’ont pas de logement et vivent dans la rue.
Ce projet est, hélas, actuellement en échec. Il était important de se rendre sur place à la fois pour constater l’état des infrastructures et pour tenter de comprendre avec les partenaires locaux les raisons de cette situation.
Le projet porte sur la construction d’une ferme de spiruline et d’un laboratoire de transformation avec la commercialisation.
L’implantation géographique semble déjà un choix délicat. En effet le site est à environ 7 kilomètres de Bujumbura en direction de la frontière avec la RDC. Une zone sensible depuis de nombreuses années où une tension règne sur plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres.
La culture de spiruline est complexe et nécessite un suivi important et le projet a rencontré diverses difficultés comme des problèmes de gestion et de production, puis de législation. Finalement c’est l’Etat qui a fermé le site, qui fonctionnait de manière aléatoire. Le Burundi connait des troubles politiques depuis 2015 et cela n’a pas arrangé la gestion du site. Une visite a quand même été possible.
Ce projet vient d’être doté et l’objectif est de développer le centre. L’installation des systèmes photovoltaïques est en cours et la mise en place de la salle d’enregistrement est quasiment terminée.
Ces étapes étaient déjà en phase finale. Les jeunes sont systématiquement présents et accompagnés par le personnel non seulement en conseils et en appui mais aussi techniquement. Il a été possible d’assister à une chorégraphie d’un groupe de jeunes danseurs bénéficiant du projet.
L’équipement informatique est aussi en déploiement et nous avons pu utiliser les divers outils pédagogiques qui fonctionnent parfaitement.
Le projet se trouve à Rwamagana, à l’est de Kigali. La coopérative est en route et actuellement pilotée par 35 femmes qui produisent plusieurs centaines de kilos de maïs par an. Lors de la première année, les revenus étaient faibles à cause d’une mauvaise saison et des intempéries qui ne permettaient pas de stocker l’eau efficacement.
Actuellement les 4HA de cultures permettent non seulement d’être bien situés car proches des habitations des femmes mais aussi de produire plus. L’expérience des années précédentes a payé et de 350 000 francs rwandais de bénéfices annuels les femmes sont désormais à 4 millions .
L’épargne et surtout la bonne gestion permet de se projeter dans un avenir à court terme avec la future construction d’un hangar de stockage de maïs.
Un projet à l’extrême nord du Rwanda aux abords de la frontière de la Tanzanie et de l’Ouganda. L’objectif est d’apporter une solution au manque d’eau de cette région beaucoup plus aride que le sud et où l’alimentation en eau n’est pas effective.
Les bénéficiaires sont des familles pauvres et souvent des agriculteurs. Une étude préalable a permis de localiser les bénéficiaires avant de déployer le projet, qui consiste à la mise en place de 100 citernes de 2 000 à 3 000 litres d’eau selon les sites et les besoins.
Les citernes sont posées sur des socles en terre cuite ou en béton selon les sites. Les familles bénéficiaires ont présenté les différentes installations et les citernes visitées étaient souvent pleines. L’eau provient de simples gouttières raccordées aux citernes et c’est donc la pluie qui alimente en eau ces installations.
Un projet dans lequel les bénéficiaires expliquent aussi comment ils peuvent aussi revendre l’eau pour une somme modique aux autres agriculteurs, leur évitant ainsi de parcourir de nombreux kilomètres pour s’approvisionner. Là aussi, une petite activité génératrice de revenus qui permet également d’entretenir les infrastructures. Un point clef du dispositif.
Les CBE sont des « Cuiseurs à Bois Économique ». En effet, ils permettent, non pas vraiment comme leur titre l’indique, de cuire avec un seul morceau de bois mais avec deux ! Cela réduit énormément la consommation de bois produisant de nombreux effets positifs en termes de coûts de préservation de la matière première et de toutes les autres vertus logiques de ce bon projet.
Les bénéficiaires du projet sont des familles ayant des enfants handicapés. Certains hommes des familles sont des soudeurs et ce sont eux qui participent à la construction des CBE. Le métal est acheté et les hommes soudent les différentes pièces selon le modèle établi. Les cuiseurs sont ensuite commercialisés sur différents points de vente dans Kigali par les femmes.
Le projet fonctionne correctement et une utilisation du cuiseur montre combien il chauffe beaucoup et consomme peu de bois.
Un problème est néanmoins apparu avec une copie faite par une organisation chinoise qui propose un modèle de qualité médiocre mais deux fois moins cher. L’association a réagi immédiatement en proposant un modèle plus low cost et un autre modèle aussi haut de gamme qui peut s’implanter dans des cuisinières modernes. Et oui, modernité peut aussi rimer avec économie de bois dans les microprojets !
Thierry Barbaut, responsable numérique et communication